Globalement, environ 150 millions de personnes ont un handicap physique, dont 2 millions d’enfants. La gamme des handicaps physiques est vaste: Anomalies congénitales comme le pied bot, la paralysie cérébrale, dommages dus à des infections détectées et traitées trop tard (poliomyélite), articulations contrariées suite à des fractures mal réduites etc.

Les personnes handicapées physiquement subissent des entraves très différentes. Selon la nature et le degré de leur handicap, il leur faut une assistance différenciée, fauteuil roulant, opération ou physiothérapie. Mais ces moyens auxiliaires ou ces traitements sont souvent inabordables pour les personnes affectées des pays en développement. De plus, l’insuffisance des soins de santé dans ces pays implique que beaucoup d’entre elles ne sont traitées que trop tard, insuffisamment ou pas du tout.

Si elles avaient pu être traitées tôt, beaucoup de personnes affectées n’auraient pas subi de limitation de leur mobilité: Un pied bot diagnostiqué précocement peut être corrigé sans intervention chirurgicale par la méthode Ponseti; identifié tardivement, il doit être opéré. L’un des accents de CBM consiste à sensibiliser les habitants des pays en développement aux maladies et à leurs conséquences. De surcroît, il faudrait identifier le plus possible de personnes souffrant d’un handicap physique pour qu’elles puissent accéder à l’aide dont elles ont besoin. C’est pourquoi les organisations partenaires de CBM forment des auxiliaires communautaires. Ils se rendent régulièrement dans les régions isolées pour rencontrer les personnes, les informer et leur offrir le cas échéant le soutien nécessaire.

Au Laos, par exemple, les années de sensibilisation portent du fruit: Les maternités et les sages-femmes dirigent un nombre croissant de bébés affectés d’un pied bot vers le centre de réadaption de Vientiane et c’est décisif: seuls les nourrissons ont les os et les articulations assez tendres pour orienter leurs pieds avec douceur dans la bonne position au moyen de bandages plâtrés. Pour Noi, le traitement correcteur a commencé lorsqu’il avait sept mois. Il a de bonnes chances de pouvoir se rendre un jour à l’école à pied et de pouvoir faire du foot!